Est-ce judicieux d'alterner les niveaux de contrôles?


Il peut être tentant, généralement pour faire des économies sur le budget des CIQ, d'alterner les niveaux d'un jour à l'autre.
Sur ce principe, citons 3 exemples de stratégies pouvant être appliquées :
- Utilisation de 2 niveaux, avec passage du niveau 1 le matin, et du niveau 2 l'après midi.
- Utilisation de 2 niveaux, avec passage du niveau 1 le lundi, du niveau 2 le mardi, du niveau 1 le mercredi, etc…
- Utilisation de 3 niveaux, avec passage des niveaux 1 et 2 le lundi, 2 et 3 le mardi, 1 et 3 le mercredi, etc…

On peut cependant émettre des doutes sur la pertinence de toutes ces stratégies:
- D'une part, de telles stratégies ne répondent pas à la notion « d'encadrement des séries », à moins de considérer qu’une série s’étale sur 24h, nuit incluse.

- D'autre part, si pour le troisième exemple cité, le résultat du niveau 1 du mercredi n'est pas conforme, on se doit de supposer que tous les résultats patients proches de ce niveau  pourraient ne pas être conformes depuis le lundi, juste après le moment où il avait été passé pour la dernière fois. On se retrouvera donc à devoir faire une étude d'impact, non pas sur 24h (ce qui n'est déjà pas rien...), mais sur 48h!

- On peut aussi supposer que dans le premier exemple, si le laboratoire passe ses deux niveaux en 2 temps, c’est qu'il suspecte une possible dérive du système entre deux passages, dont il voudrait se couvrir avec un second passage en fin de journée …
Or, si le laboratoire a choisi plusieurs niveaux de contrôle, c'est justement qu'un seul ne suffit pas.

- Par ailleurs, lorsque la stabilité des flacons est le facteur limitant, vouloir économiser sur les volumes n'a pas d'intérêt.


- De plus, ces pratiques rendent inopérante la règle de Westgard 2-2ET en intra-série.

- Sur un CIQ multiparamétrique, il n’est pas toujours évident d’un point de vue informatique de restreindre le second passage à quelques analytes. 

Donc, face à toutes ces raisons, et aux risques encourus, il vaut mieux passer tous les niveaux nécessaires en même temps, tous les jours.
A moins de dire que le laboratoire ne garantirait que les résultats patients proches du niveau du contrôle utilisé au jour ou à l'heure où l'analyse est effectuée? çà n'aurai pas de sens.
Accessoirement, évaluer les besoins annuels en CIQ sur de telles pratiques n'est pas des plus évident, s'agissant de séries non quotidiennes...



Reste à évaluer le nombre de niveaux nécessaires...