Assurer la qualité des matériaux de CQ

Que ce soit pour les EEQ ou les CIQ, les matériaux de CQ doivent être les invariants du laboratoire.
Les machines vieillissent, les opérateurs changent, les réactifs évoluent *..., raisons pour lesquelles la confiance dans les matériaux de CQ doit être absolue.
A cette fin, il est primordial de s'assurer que ces derniers seront utilisés dans les meilleures conditions :
  • Lorsqu'un fournisseur indique dans sa notice une conservation à -20°C, ce n'est pas -18°C !
  • De même, évitez les congélateurs avec la fonction de dégivrage automatique.
  • N'envisagez l'aliquotage de vos matériaux que lorsque le fournisseur évoque cette possibilité dans la notice. Et sous réserve que l'aliquotage soit pertinent
  • Un contrôle lyophilisé se reconstitue avec une pipette à 2 traits. A défaut, des pipettes automatiques régulièrement contrôlées (correctement utilisées et avec des cônes adaptés !).
  • Tout comme les CIQ, la procédure de reconstitution d'un EEQ est capitale. Respectez scrupuleusement les indications du fournisseur dans la notice pour maximiser vos chances d'avoir un matériaux rigoureusement identique à celui que vos pairs ont en main...
  • L'eau utilisée pour la reconstitution doit être de qualité absolue et constante et doit être ramenée à température ambiante. Préférez de l'eau en petit conditionnement plutôt que de l'eau en bouteille (risque de contaminations et de gaz dissout). Je recommande d'avoir recours aux tubes unitaires d'eau stérile proposés pour la bactériologie. Cette eau pourra ainsi être stockée à température ambiante.
  • Tenter de limiter au maximum la contamination des CIQ à chaque prélèvements effectués dans les flacons.
  • Certains contrôles sont sensibles à la lumière (Bilirubine...). Évitez de les stocker dans des armoires réfrigérées à porte vitrée. Ou rangez les dans une boite opaque.
  • Lorsqu'un matériaux est conditionné sous forme de plusieurs flacons dans un même coffret, ne sortez  du réfrigérateur qu'un flacon à la fois.
  • Ne stockez pas les contrôles dans la porte des réfrigérateurs. Étant donné le nombre d'ouvertures par jour, la porte est rarement à 4°C.
  • Ne laissez pas traîner vos flacons de contrôle sur la paillasse. Remettez-les à température contrôlée, dès que vous savez que vous n'aurez pas de repassage à faire.
  • Pensez également à les reboucher rapidement après emploi, certains paramètres étant très sensibles à l'évaporation (CO2...).
  • Ne chargez pas vos contrôles en une fois, pour la journée, sur vos systèmes. Respectez la règle "1 passage = 1 dépôt".
  • Laissez vos contrôles revenir à température ambiante sur la paillasse (pas de bain marie !) au moins 15' avant toute manipulation, en particulier avant leur homogénéisation.
  • La décongélation des CQ doit se faire à température ambiante et non au réfrigérateur (Biochimie ++). Une décongélation à 4°C entraîne la formation de cristaux, notamment pour le Calcium.
  • N'homogénéisez pas vos contrôles au vortex, mais par retournements. Ne les agitez pas !
  • Ne lésinez pas sur le temps d'homogénéisation. Certains matériaux sont particulièrement difficiles à homogénéiser (Hémato…). Plus le nombre de prélèvements effectués sur un flacon sera élevé, plus les effets d'une mauvaise homogénéisation iront croissants.
  • Congelez, lorsque c'est possible, votre échantillon d'EEQ juste après l'avoir passé. Vous serez bien content de pouvoir le reprendre si votre rapport d'EEQ vous rapporte des anomalies qu'il vous faut expertiser.
  • Un contrôle d'hématologie s'homogénéise à la main, et non pas sur un agitateur rotatif, et impérativement après remise à température ambiante.
Lorsque vous respectez toutes ces recommandations, vous pouvez (et devez!) considérer que la qualité de votre matériaux de CQ est la dernière chose à remettre en question en cas d'anomalie constatée sur vos résultats de CQ.

Bien entendu, tous ces aspects (généralement clairement indiqués sur la fiche produit du contrôle, mais encore faut t-il la lire avec attention...) doivent être mentionnés dans les protocoles et modes opératoires en rapport avec l'exploitation des CQ dans le laboratoire.

De même, les utilisateurs doivent être habilités à leur utilisation et respecter les prévisions.

* C'est pour ces mêmes raisons que la période probatoire doit être réalisée sur un nombre de jours significatif.